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16 février 2013 6 16 /02 /février /2013 08:34

Je ne résiste pas à vous faire part de ce dernier extrait du livre Les Pays  (voir article précédent) C'est le père qui parle.

"les boulangers ... il aurait bien parlé avec eux, du travail, et de la peine que c'était, tous les jours de l'année, et à Noël et le dimanche, il les aurait complimentés d'avoir une aussi belle affaire, mais à Paris ça ne se faisait pas, personne ne faisait ça, de se parler sans se connaître pour se dire des choses qui étaient dans l'air et vous passaient à travers.

Dans le métro parfois, il ne se retenait plus, quand on s'asseyait enfin, en rentrant, recru de cette fatigue qui ne ressemblait pas à celle de la ferme. Il sentait le regard de sa fille quand il prenait langue avec la personne posée à côté de lui, ou en face ; pour commencer, il jetait deux ou trois paroles, presque rien, pour voir, tâter le terrain, des banalités sur le temps, le monde qu'il y avait dans ce métro, plus de personnes dans ce wagon que dans toute la commune où il vivait, à mille mètres d'altitude, dans le massif Central, ..."

P1100339

  Le 19 Août 2010, à la ferme d'un ancien voisin, tous ou presque dans la remorque.  

Il est vrai que lorsque c'est le salon de l'agriculture à Paris, si on prend la ligne 12 non loin de la porte de Versailles, on reconnait tout de suite ces mines rouges et burinées, bien loin de celles des parisiens, blanches ou poudrées qui n'ouvrent pas la bouche et ne daignent pas regarder l'autre. En fait ce sont deux mondes qui n'ont pas les mêmes codes.

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